À demain De Gaulle

Livre déconcertant et déstabilisant-chronique autobiographique d’un gaulliste d’extrême gauche. Ce qui, vous en conviendrez, n’est pas commode. 

1990-La caravane Mitterrandiste roule sur les fastways festive et moderne, Debray regarde dans le rétroviseur autobiographique. 

1965-Découverte douloureuse qu’en choisissant “les tenants du Sud avec leur noire et belle colère : le salut par le carnage et les paysans en arme” il s’était trompé de sujet.

Les Indiens du Chaco bolivien ne parlaient pas marxiste, mais discutaient  De Gaulle. Renversement d’optique. Le Gaullisme vécu et enseigné par les paysans bolivien, subtile entrée dans la confrérie.

A travers De Gaulle ce “volontariste de l’imaginaire”, c’est la Nation comme clé de voûte de l’arche du Politique que tente de redéfinir Debray : “La nation comme héritage symbolique, au-delà de la tribu primitive, en deçà du corp d’associés”.

Après le rétroviseur, il prend son télescope et inverse les propositions. Usant de sa définition du mythe “ cette ““force qui fait sillage”, il révèle un général-micro qui plie les forces en formes. Homme de l’appel du 18 juin, rupture médiologique par excellence, il est paradoxalement, l’homme de la coprésence des Temps. Capet-De Gaulle, lignage facile.

Révolution, Réévaluation, Résistance. Debray est l’homme du Recommencement.

Ce livre est une incitation. Debray nous invite à prendre nous aussi le télescope De Gaulle pour renouveler l’héritage de la résistance, comme volonté individuelle et représentation collective.  

“A la place du vieux sorcier nationaliste, le sourcier des surprises de demain.”

Camarade Henri